-
-
Une seule prune. Certes. En la croquant doucement, il me revient en mémoire, les prunes du pontquoi, du père Lebouc, au détour de la route, croquées, avec la laitière à la main, au soir venu. Reviennent sans effort les images d’été à la ferme.
Les ombres du temps laissent place au clair d’été et aux saveurs sucrées. Je revois le grand hangar noir passé au goudron et les bottes de foin où Martine dansait sans se soucier de la poussière ni des temps à venir. Je sens encore la douce pénombre où les outils luisaient seulement et les liasses de ficelle danser sous nos yeux et nous inviter à faire pareillement.
Je sens encore la manivelle de la grosse meule où l’eau fraiche montait se briser sur le fer de la faux et des grands couteaux de paysan… cinquante été plus tard la saveur de la prune s’installe au palais et à l’esprit et la ronde de ce fruit dégusté emporte ma mémoire dans les vergers aimés du soleil.
3 commentaires -
huile Rinat Animaev
Il y a cette route tranquille
qu'empruntent mes souvenirs
et toutes les autres
qui ouvrent les hommes au monde.
Celle qui conduit l'humanité à l'amour.
Cette autre qui mène de nulle part à nulle autre pareille.
Celle-ci de Mareil sur Loir à Rome.
Et ce chemin où l'on vivait de cueillette et de chasse.
L'unique où l'Histoire se fait.
Ensemble
1 commentaire -
Laisser l’été prendre toute sa place, tout son long et sa harde chaleur
Penser à l’Histoire, à la vie, à l’inconnue et au reste à venir
Imaginer le roman que le tiroir renfermera à jamais
Regarder à plus soif et dessiner le creux de tes reins
D’un doigt malicieux
Vivre les ombres et les éternelles lumières
huile : Rinat Animaev
1 commentaire