• Anne- Si

      

     

    Anne- Si

     

      La femme, aux cheveux noirs, assise dans le wagon de tête prit  une grande respiration et porta son regard au fond de sa vie. Paris pleurait encore, noyée au fond de ses brumes.

     Le TGV lancé comme une balle emportait Anne-si vers les intimes engagements de sa jeunesse.

     Elle tenait ses prises de notes entre ses mains, encore étonnée des mots qu’elle avait couchés sur les feuilles, à l’écriture serrée. Les conversations de la journée passaient de l’hémisphère gauche à l’hémisphère droit sans qu’aucun péage ne barre le passage. Elle écoutait battre son cœur. Une forêt de chênes  tenait encore bon au creux de ses souvenirs. Tandis que la nuit installait ses voiles aux cimes des grands arbres, elle poursuivait sa lecture appliquée, et retint ses larmes dans une inspiration profonde.

     

    Elle avait raconté un bout de sa vie sans jamais faire allusion aux grandes indifférences qui la minaient à petit feu. Dieu  pourtant qu’elle était forte, à gravir les longues côtes à vélo ; forte à tenir tête à celui qui méprisait les personnes de simple condition. Elle fixa la montre de son regard clair et prit un Mont blanc dans son sac à mains en cuir des Vosges. C était décidé, elle bâtirait un plan d’actions, bien décidé à reprendre le temps qui lui appartenait. Pas de rapport de forces, juste un droit à un rapport équilibré aux lignes directrices, soutenues par l’intime conviction de son bon droit.

     

    Ensemble

     

     


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