• Ecrire - mars 2009

     

    Ecrire suspend le temps. On est en paix. Ecrire c’est le suspendre et aussi le perdre, pour mieux le retrouver. Le temps s’abime dans le travail, les courses incessantes de la vie, les projets, les désenchantements. Ecrire est peut être différent. Prendre du temps, tout le temps, c’est le temps qui demeure, celui qu’on accommode au bien d’être. Chaque mot, chaque  seconde est un délice. Chaque idée tendrement couchée est une fête. L’âme s’échappe, voltige, rassemble les mots , construit des bouquets de rêves et de sons.

     

     Ce matin 24 juillet, je me suis levé avec l’idée de lecture et d’écriture, du temps retrouvé.

     

     On apprend avec l’âge à se donner du temps pour mieux l’apprécier. On ne veut plus que les ans s’entassent par strates. On en fait un temps plus lisse et plus doux. L’écriture aide à cela.

     

    Ecrire apprend à se donner du temps de rien, du temps de tout. On le laisse revenir, l’enfance juché sur son dos. On laisse l’esprit d’enfance, planer, de nouveau, dans sa vie, avec le goût retrouvé de l’absolu et d’idéal.

     

     Je retrouve une vie fidèle à l’enfant que je fus.

     

     souvenir : je rentre chez moi le soir - je cours jusqu’au fond du jardin. Je me prends la tête dans les mains. Belle partie de billes. Je prends mon vélo, sac  au dos, je l’enfourche, en avant pour un week-end d’aventures dans la forêt de Saint sauveur à Limay. Je pense à la nature – les copains – les rires et les promesses. Je me rappelle les heures mortes, chaudes, assis, près de Dominique sur un ponton, près de la Seine.

    Ecrire - mars 2009

    Nous refaisions le monde, repensions l’école, les matières à enseigner, les amours à enseigner, les maîtres à réformer, les blagues à peaufiner, les chansons à enregistrer.

     

     On apprend à rompre avec sa  régularité suisse, on ne remplit pas ses journées par un emploi des heures, par des paroles ou du bruit, par n’importe quoi.

     

    Non, on choisit les moments, les instants, les idées  qu’on aimerait développer, caresser, retrouver. On n’écrit pas pour être forcément reconnu, mais pour se reconnaître. Ecrire pour rejoindre un silence bienveillant, et glisser son amour parmi d’autres et le faire fondre avec eux.

     

     Ecrire. regarder le monde et l’admirer. Vivre un peu dans le retrait. Ecrire libère des contraintes d’horaires, mais aussi des ordres à recevoir et à donner. Je sors du monde réel pour entrer dans un monde entier.

     

    Je sens la lumière vibrer, commencer à décliner le soir couchant et flotter sur « l’amicale des êtres ».

     

     J’aimerai que ce livre soit comme une onde d’amitiés.

     

    Je suis presque sûr qu’il restera à l’état unitaire.

     

     


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