• sur les toits

     

    Ils montèrent sur les toits et perdirent de vue la terre. L’homme au gilet jaune suivit de ses yeux noirs, le vol de canards sauvages. Les autres disaient qu’il s’agissait d’oies cendrées. Bien plus bas, le soleil rentrait ses derniers rayons dans son cabas. On sentait dans l’air comment la folie avait pris possession de toutes les particules vivantes. Le plus jeune de la bande avait abandonné l’écriture et ses illusions. C’était celui qui faisait le moins de bruit en marchant sur les tuiles. L’ami photographe au pull gris souris était le moins doué pour l’escalade nocturne. Sa sacoche de cuir lui cisaillait les chairs de sa hanche gauche. Je veux bien faire une pause dit la femme d’une quarantaine d’années. La lune peut bien attendre un peu avant de s’éclipser. L’ado aux cheveux vagabonds tirait le groupe toujours plus loin. Juste sous eux, au dernier étage de l’immeuble, rue Sainte- Croix, un homme terminait de saisir sa déclaration d’impôts sur ses maigres revenus. Il n’entendait pas les tuiles qui se décrochaient et s’écrasaient près de l’étal de l’écailler. Une fenêtre se ferma. Paris défendait les derniers interdits. Une pièce de deux euros glissa de la poche du contemplatif resté assis sur le chien assis – Ca fera la joie d’un passant se dit-il en pensant aussi que ca aurait pu servir aussi à un  parcmètre avide de Vinci…

    sur les toits


  • Commentaires

    1
    Jeudi 24 Janvier 2019 à 16:39

    Une actualité rapportée avec élégance

    Bonne soirée.

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