• une vieille maison - nos percherons - M Gennevoix - 30 000 jours

     

    Une vieille maison, une paysanne, tassée sur elle-même, abandonnée, au bord de l’effondrement ; et néanmoins – comment dire – rêveuse, pleine de mémoire et souriant à ses secrets. Ai-je dit « abandonnée » ? Inhabitée, oui, délaissée par les hommes ; mais abandonnée, non. Il y avait les herbes folles, drues, fleuries de muscaris et de compagnons-blancs, les églantiers, leur odeur de pommes chaudes, les grappes de jais noir du sureau penchés sur le puits, les pirouettes piaillantes des mésanges, le chant sur le talus de la fauvette babillarde et, ronflant de tout près sur ma tête, le vol des rouges-queues s’envolant des avants -toits…

     

    Après les quais où l’on chargeait, séparée d’eux par le portail couvert, c’était la haute et sonore écurie. Elle nous était interdite et nous attirait d’autant plus. Pour moi, qu’en ce temps-là déjà la puissance vitale, la force physique et l’harmonie des corps emplissaient d’admiration, nos percherons, leur port de tête, leurs naseaux dilatés où affleurait la roseur noire du sang, leur croupe moirée, colline de muscles, les muaient en créatures mythiques et m’inspiraient à leur endroit une craintive idolâtrie…

    une vieille maison - nos percherons - M Gennevoix - 30000 jours

     photo : philippe pottier - comice agricole Mareil sur Loir


  • Commentaires

    1
    Mardi 22 Janvier 2019 à 18:14

    Magnifique ces chevaux.Un temps d'antan.

    Bonne soirée.

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