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la poésie et les étoiles sauveront le monde.
photo prise à Lyon
(Pont de l'Ile Barbe)
Pourquoi ? pourquoi je parle de poésie et d'étoiles
Jean-Pierre Simon écrit qu'il est urgent de restituer à notre monde sans boussole la parole des poètes, rebelle à tous les ordres établis. La poésie n'est pas la panacée, elle n'en est pas moins indispensable. Chaque poème est l'occasion, pour tous sans exception, de sortir du carcan des conformismes et consensus en tous genres, d'avoir accès à une langue insoumise qui libère des représentations du réel, bref de trouver les voies d'une insurrection de la conscience.
Parce ce que tous les autres leviers de nous échapper du grand Bazar ne me semblent pas accepter universellement, utilisables à temps raccourci, super technologiques et pas éprouvés, voir prétentieux, pas fidèle à ce que nous sommes en somme... ( Faut voir, discuter, à mettre les bonnes initiatives et décisions à la bonne sauce...)
et les étoiles alors, bah on en vient très sûrement, y a pas de raison qu'avec une bonne étoile, on ne s'en sorte pas, par là encore...
"Ecouter" Hubert Reeves dans son livre p 229" Je n'aurai pas le temps"
C'est vers la fin du jour qu'en été il convient de plonger dans la demi-obscurité des sous-bois. Les rayons obliques du soleil illuminent le papis des pervenches. La lumière vert-doré tremble légèrement dans l'air tiède, s'étend très loin et se perd dans l'entrelacs des troncs et des branches cassées. J'y fixe longuement mon regard, comme sur des reflets dorés qui dansent sur une mer tranquille. Les chants des oiseaux se font plus rares. Seuls encore ceux des fauvettes et des rouges-gorges, interrompus par les cris rauques du geai des chênes. Ils me font sursauter quand ils proviennent d'une branche voisine."
flânerie entre 18 et 19 heures aujourd'hui à Viroflay
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cf Facebook - extrait
« Mozart et les étoiles », c'est la rencontre de la musique classique et des matières célestes. Parmi tous leurs liens, lesquels vous touchent le plus ?
Hubert Reeves. « Le maître-mot, c'est la créativité ! Ce qui mobilise les musiciens et les artistes, c'est la création artistique qui peut être facilement mise en parallèle avec la création cosmique. Elle a permis à la nature de se complexifier, pendant tout ce temps, ces 14 milliards d'années, avec tous ces chapitres de la création, des étoiles à toutes les matières dont nous les êtres humains nous provenons, y compris les artistes qui, aujourd'hui, prennent en charge cette créativité pour embellir la nature. Tous sont mus par la même pulsion de créativité qui a poussé la nature à se créer elle-même ».
Les poètes ne sont pas les seuls à regarder les étoiles. En quoi les observer c'est apprendre beaucoup de l'homme ?
« C'est grâce à l'astronomie que nous avons appris l'origine de l'homme, c'est ce qui s'est passé dans l'univers qui nous a permis de comprendre comment nous sommes apparus. Il faut rendre hommage aux bricoleurs qui ont commencé à tailler des lentilles au XVIe siècle. Tous ces gens nous ont ouvert les yeux. Avant Galilée par exemple, nous pensions que la terre était plate et cette découverte, comme beaucoup d'autres si importantes, a changé toute notre philosophie. »
Quand on entend des éruptions solaires au radiotélescope de Nançay, en Sologne, on songe aussi à la musique de l'univers…
« Les étoiles et la musique, oui, dans un sens très analogique parce que les étoiles ne font pas de musique mais nous pouvons les entendre parce qu'elles font beaucoup de bruit ! Rendez-vous compte que dans tout leur bruit elles ont formé les atomes dont nous sommes constitués, sans lesquels nous n'existerions pas. L'astronomie, c'est regarder ce passé. Elle nous apprend. Il est important, vital, de mettre en parallèle l'écologie à l'astronomie. Si l'astronomie c'est le passé, l'écologie c'est le futur, c'est " attention à ce que vous faites parce que vous êtes menacés par le comportement saccageur des humains ". »
En ouverture de « Pour tant qu'il y aura des hommes » des Ogres de Barback on entend cette grande phrase de vous, sur le fait que nous ne sommes pas l'espèce élue comme nous avons la faiblesse de le penser*. Nous nous croyons invincibles, c'est ça ?
« Nous ne sommes pas l'espèce élue en effet. Nous avons le penchant de le croire parce que nous sommes juge et partie. Nous sommes une espèce avec une activité remarquable alors nous pensons que nous avons décidé ça et que c'est comme ça. Mais les recherches nous montrent que pour survivre il faudra mieux s'intégrer dans le système naturel. Si vous voulez durer, il faut changer : grâce aux recherches nous commençons à voir que d'autres espèces sont tout aussi extraordinaires. En fait, nous ne connaissons que très peu de choses par exemple sur chaque espèce animale et ce qu'elle développe. Nous sommes juges et partie et nous exagérons. »
Vous l'éternel rêveur, la musique était l'un de vos grands rêves, n'est-ce pas ?
« Oh oui ! Je rêvais d'être violoncelliste et ça me rend triste quand je réalise que cela ne se fera pas. J'aurais tellement aimé jouer dans un quatuor de Schubert ! »
Vous avez eu 85 ans ce mois-ci… Ce n'est pourtant rien par rapport à l'immensité céleste que vous observez !
« C'est le temps très court qui nous est imparti par la nature. Je me porte très bien et je suis content, très reconnaissant à la nature de m'avoir donné cette chance de vivre autant et de ce qui me passionne, la connaissance. »
nr.niort@nrco.fr
* « Je pense que l'humanité n'est pas nécessairement la favorite de la nature, que l'humanité peut très bien disparaître, que nous ne sommes pas une espèce sacrée, qu'il y a eu dix millions d'espèces animales jusqu'ici tandis que neuf millions ont été éliminées. On n'est pas une espèce élue comme on l'a cru pendant longtemps, la nature peut très bien se passer de nous. »