• comme une évidence

    aimer

    le Loir en silence

    aimer

    avec la vie comme alliance

    ensemble


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    La plaine fertile de Mareil sur loir écoute le loir, où des sandres près du vieux moulin, se disputent une place dans un creux de rive, à l’abri des silures. Le bruissement des dernières feuilles de peupliers dissipent les craintes et les doutes. Le promeneur à la chemise blanche glisse sur le chemin et passe devant mes souvenirs. Il semble être en paix avec lui-même.

     Il marche vers Luché en tenant une branche de noisetier dans la main droite. Il s’arrête pour écouter un merle qui fait des allers et retours incessants entre son nid et les berges de la rivière encore couverte de brumes bleuâtres.

     L’homme reprend sa promenade sans hâte. Ses pensées filent vers La flèche  plus loin en aval. Elles s’effilochent dans les nuées sans s’accrocher aux dogmes pointus, ni aux clochers voisins. Notre marcheur d’une soixantaine d’années regarde les colverts et les remous de leur sillage en présence de son âme. Maître de lui-même, sa puissance de vie irradie les simples alentours. Je l’entends d'ici, murmurer des vœux à la terre entière.

    Sa dernière lecture de longue portée, l’arrête cependant dans sa communion avec les autres  - Qu’est ce que sont ces champs morphiques ? lui qui connaît les champs et les prés, voir les champs magnétiques,  mais ces plans là, le conduiraient, il le sentait,  à d’autres questionnements à distance inconnue.

    Bon sang, de dit-il, j’ai perdu le fil de mes liens avec mes morts et mes vivants bien à moi. C’est un peu en face de Gallerande qu’il  sentit à nouveau le bien-être l’envahir à nouveau. Il salua avec un sourire bienveillant un groupe d’enfants, allant  faire pétarader l’année 2014, mourante à la  nuit prochaine..

    Je reconnus alors, Maurice revenu sur les terres d’écriture, s’évanouir dans nos mémoires encore vives et chaudes.

    Ensemble à passer le gué 2015.

    le gué


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    mon père et ses bêches

     

    Mon père  et ses bêches – c’est tout un art et une vie.

     

    La bêche qui sert à retourner la terre. Mon père enfouit les mauvaises herbes, ramène sur le - dessus les couches inférieures : la surface de la lame est calculée de façon à ce que le poids de la motte ne soit pas trop lourd. Il faut que la lame soit courbe, cela  permet de mieux soulever la terre.

     Une bêche est comme le vin, elle est meilleure en vieillissant. Quand elle commence à s’user un peu, elle est légèrement arquée par l’effort. Les gestes du bêcheur et de mon père deviennent plus faciles. Je vois souvent  mon père bêcher quand je vais vivre  quelques moments près de lui, et jeune, quand je rentrais de l’école, je l’ai souvent vu en train de bêcher.

     

    Du poids de la bêche que le père lance, il trace le côté de la motte à couper, puis il enfonce la lame en pesant du pied sur son bord supérieur et en jouant un peu sur le manche. Papa soulève, retourne. Deux coups fendent la motte, un troisième du dos de la lame égalise – deux sons clairs, un son mat et déjà la bêche que je lui ai offert, il y a quelques années, retombe pour tracer la pelletée suivante...

     

    texte et photo : philippe pottier

     

     


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    Ils plantèrent des pruniers, des pommiers, des poiriers, des souvenirs pour demain. En grandissant, le poirier fera de l’ombre pour l’été.

     

    La jeune femme était rentrée de Nantes et conduisait à présent sa vie de belle manière.

     

    Elle avait appris à connaître une partie de ses origines du Val de Loire.

     

    Elle comprenait mieux sans doute son père qui en terrible répétiteur, lui  parle de ce jardin

     

    Béni de France. Ce pays haut de ciel, qui porte à l’indulgence et à la joie de vivre. Son père qui cite souvent Jacques Levron

     

    Tu sais Julie : le caractère des habitants finit par refléter celui du pays de vallée de Loire

     

    Regarde  ce grand fleuve, âme paisible. Ressens son esprit fin, vois ces rives polies, son écume ardente, ses eaux poétiques, ses courbes artistiques, son corps voluptueux.

     

    Admire ses lointains bleutés de l’horizon de nos vies

    . Regarde la levée d’eau qui s’enfuit… Ecoute  comme nos corps se sentent bien au milieu des paysages des plus délicats du monde.

    Ils se servirent du vin de Layons et s’ouvrirent au langage qui plaît au palais et à l’oreille.   


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