-
L'averse tombait fort dans la cour du pont-quoi. On aurait dit que le ciel de France se déversait sur la ferme. Clément se tenait sur le porche du vestibule maugréant contre ce temps qui lui abimait ses récoltes. Simone pensait à son maîs qui serait plus difficile à couper. Eh ce jardin à la terre mouillante ne serait guère praticable pour les deux jours à venir. Les animaux étaient tous à l'abri sauf une poule assez folle courant après un lombric en mal de sensations. Je regardais depuis l'étable, la nature prendre le dessus sur la peine des hommes. J 'aimais bien déjà la pluie. Elle te revigore, te remet à ta place ! Puis peu à peu, l'averse s'est transformé en pluie câline. Une sorte de brume s'est levée des fossés, de la prairie du pont-quoi. Les nuées se sont ouvertes, une longue flèche blanche lumineuse a ouvert les nuages. Un trou dans le ciel a fait passer un long rayon oblique ; le temps était à la vire. Quelques minutes plus tard, chacun sortit de sa cache pour reprendre pied sur la journée. Les derniers nuage se carapataient vers l'ouest sans demander leur compte. IL fallut une petite demie - heure pour que le ciel reprit sa couleur bleu azur et ne laissa l'été reprendre ses couleurs. Je sentais les odeurs de terre, de plantes s'exhaler comme une vie à se pâmer devant son point d'origine.
votre commentaire -
La plaine fertile de Mareil sur loir écoute le loir, où des sandres près du vieux moulin, se disputent une place dans un creux de rive, à l’abri des silures. Le bruissement des dernières feuilles de peupliers dissipent les craintes et les doutes. Le promeneur à la chemise blanche glisse sur le chemin et passe devant mes souvenirs. Il semble être en paix avec lui-même.
Il marche vers Luché en tenant une branche de noisetier dans la main droite. Il s’arrête pour écouter un merle qui fait des allers et retours incessants entre son nid et les berges de la rivière encore couverte de brumes bleuâtres.
L’homme reprend sa promenade sans hâte. Ses pensées filent vers La flèche plus loin en aval. Elles s’effilochent dans les nuées sans s’accrocher aux dogmes pointus, ni aux clochers voisins. Notre marcheur d’une soixantaine d’années regarde les colverts et les remous de leur sillage en présence de son âme. Maître de lui-même, sa puissance de vie irradie les simples alentours. Je l’entends d'ici, murmurer des vœux à la terre entière.
Sa dernière lecture de longue portée, l’arrête cependant dans sa communion avec les autres - Qu’est ce que sont ces champs morphiques ? lui qui connaît les champs et les prés, voir les champs magnétiques, mais ces plans là, le conduiraient, il le sentait, à d’autres questionnements à distance inconnue.
Bon sang, de dit-il, j’ai perdu le fil de mes liens avec mes morts et mes vivants bien à moi. C’est un peu en face de Gallerande qu’il sentit à nouveau le bien-être l’envahir à nouveau. Il salua avec un sourire bienveillant un groupe d’enfants, allant faire pétarader l’année 2014, mourante à la nuit prochaine..
Je reconnus alors, Maurice revenu sur les terres d’écriture, s’évanouir dans nos mémoires encore vives et chaudes.
Ensemble à passer le gué 2015.
2 commentaires -
Le bras las de couper la ronce –hydre
et de nettoyer la terre brune, à lâché
Le peintre fait seul ses cartons
qu’il emplit de toiles
et la galerie se fait simple pièce.
Les souvenirs comme les limaces laissent
une légère trace d’écume sur ce jour
C’est un grand lâcher prise sur les choses,
les passages de tous ordres, l’ordre des choses
L’âge dit son nom.
Les vents s’apaisent et les rives se dessinent au près d’âme,
je ne sais où !
C’est une grande pause avec un banc près de l’if
qui prépare les temps à venir
Les messagers rient encore sous cap
de ne pas avoir été entendus.
Les martinets et les hirondelles
planent au-dessus du jardin au teint de silence.
Les nuages du soir, le crépuscule sur tes épaules,
les pensées vers les autres....
Et tout se tait et éclaire le tout.
Ensemble
votre commentaire -
Juste le monde des affaires, de l’argent, du pouvoir, de l’information
qui se tutoient, se côtoient à dessin….
Juste un homme à Dinan qui continue le combat du beau
Juste des accélérations technologiques et la vie qui peine à se frayer un chemin
Juste des travers, des méandres, des ruptures, des petits riens,
un tout qui a un mal de chien
juste des petits bouts de soleils qui se cachent de peur de l’ombre du voisin…
Juste le courage, la conscience, l’amour qui j’espère se tiennent la main.
Juste le monde et toi pour dessin
ensemble
huile : Rinat ANIMAEV
votre commentaire -
Chaque brin d'herbe a sa rosée.
Chaque silence a son jardin.
Chaque homme a son cri
Chaque amour a sa liberté
Chaque petit matin
me donne la vie.
ensemble
1 commentaire