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    Entreprendre le voyage en bon sacrilège sédentaire. Laisser l’ozone tranquille et faire son trou au seuil de son plus bel intérieur. Atteindre les sommets tibétains au  niveau de sa mer intérieure. Sous le phare de son bureau, à l’entrée de sa cabane de bois tendre, à l’ombre d’un nuage égaré, à la fenêtre de son âme fendue, à la fin d’un chapitre à peine sec, qu’importe le lieu, pourvu que notre nomadisme marche à côté de nos instincts de jeune sédentarité. Par nos innombrables racines, nos pensées profondes ou vaporeuses, nos repas ou nos diètes, nos fraîches lectures, nos chauds souvenirs, nos mimes et nos actions, nos noirs dessins et multicolores destins, nos danses, nos rangements, nos expositions à tous et à tout, nos marches de travers, nos cours et jardins, partir en voyage.

     

    Rejoindre le Nyanza

     et faire disponibilité de son être

     

    Ensemble

     


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    Je ne sais pas si la beauté sauvera le monde.  « Dosto » mais je l’espère, car quelque part l’art rend vertueux. L’art de vie semble être un noble chemin. Ainsi le poète laisse des traces et non des preuves. Oui, l’ami Char me taquine depuis quelques années . L’écriture laisse des traces comme les belles pensées .  Ecrire , aimer et humer le suave parfum de l’éternel silence.

    la plume sur le papier

     

     


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    Je vous demande pardon.
    Quelle mouche l’avait piqué pour qu’il se lève aussi tôt. Quatre petits mots l’avaient réveillé :

     

    Comme un besoin impérieux,  qui n’attend plus.

     

    Comme un pardon d’un peuple à un autre, d’un homme à un homme, d’un homme à toutes les femmes, depuis lustre d’antan,  seule condition à refaire humanité…

     

    Je vous demande pardon. Non pas ces mots prononcés lorsque l’on veut dépasser quelqu’un et ne pas le bousculer

     

    Je vous demande pardon de vous avoir saccagé, aux moindres de vos contrées, Terre

     

    Je vous demande pardon de vous avoir oublié, Père

     

    Je vous demande pardon de vous avoir abandonné, fils et fille

     

    Je vous demande pardon de vous avoir ignorée, conscience

     

    Je vous demande pardon, de vous avoir, mal conduit, peuple

     

    La nuit prenait belle tournure. Une pâleur légèrement bleutée venait d’Orient. Les mots. Ces quatre mots messagers arrivaient.

     

    En hauts lieux de souffrance dans les chairs et les esprits, le pardon attendait, au

    mont de tous connus.

     


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  • Les paroles me manquent pour dire à quel point m’émeut

    l’inexprimable accueil que me fait le généreux peuple de Paris.

    Citoyens, j’avais dit : Le jour où la république rentrera, je rentrerai.

    Me voici.

    Deux grandes choses m’appellent.

    La première, la république. La seconde, le danger.

    Je viens ici faire mon devoir.

    Quel est mon devoir ?

    C’est le vôtre, c’est celui de tous.

    Défendre Paris, garder Paris.

    Sauver Paris, c’est plus que sauver la France,

    c’est sauver le monde.

    Paris est le centre même de l’humanité. Paris est la ville sacrée.

    Qui attaque Paris attaque en masse tout le genre humain.

    Paris est la capitale de la civilisation, qui n’est ni un royaume,

    ni un empire, et qui est le genre humain tout entier dans son passé et dans son avenir.

    Et savez-vous pourquoi Paris est la ville de la civilisation ?

    C’est parce que Paris est la ville de la révolution.

    Qu’une telle ville, qu’un tel chef-lieu, qu’un tel foyer de lumière,

    qu’un tel centre des esprits, des cœurs et des âmes, qu’un tel cerveau

    de la pensée universelle puisse être violé, brisé, pris d’assaut, par qui ?

    par une invasion sauvage ? cela ne se peut.

    Cela ne sera pas. Jamais, jamais, jamais !

    Citoyens, Paris triomphera, parce qu’il représente l’idée humaine

    et parce qu’il représente l’instinct populaire.

    L’instinct du peuple est toujours d’accord avec l’idéal de la civilisation.

    Paris triomphera, mais à une condition :

    c’est que vous, moi, nous tous qui sommes ici,

    nous ne serons qu’une seule âme ; c’est que nous ne serons

    qu’un seul soldat et un seul citoyen, un seul citoyen pour aimer Paris,

    un seul soldat pour le défendre.

    À cette condition, d’une part la république une,

    d’autre part le peuple unanime, Paris triomphera.

    Quant à moi, je vous remercie de vos acclamations

    mais je les rapporte toutes à cette grande angoisse

    qui remue toutes les entrailles, la patrie en danger.

    Je ne vous demande qu’une chose, l’union !

    Par l’union, vous vaincrez.

    Étouffez toutes les haines, éloignez tous les ressentiments,

    soyez unis, vous serez invincibles.

    Serrons-nous tous autour de la république en face de l’invasion,

    et soyons frères. Nous vaincrons.

    C’est par la fraternité qu’on sauve la liberté.

    Victor Hugo ( à son retour d'exil à l'avènement de la République)

      


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